Paix, Amour et Goulag

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jeudi 18 décembre 2008

rêve d'évolution (ou deux trois choses sur les révolutions)

prêt? On a les références qu'on peut. Moi, c'est la commune de Paris, autant pour la tentative désespérée d'un peuple de prendre en main sa destinée que pour le bouillonnement idéologique que cette révolution oubliée a permis. Aussi, quand j'entends parler des "jeunes révolutionnaires", je me dis "encore des fouteurs de merde?". Et bien pas du tout. Figurez vous que ce sont les jeunes de l'UMP qui ont décidé de qualifier l'action de leur président de révolutionnaire. Et ça parce qu'elle fout en l'air plus de 60 ans de conquêtes sociales, nous faisant travailler toujours plus et plus longtemps pour faire gagner encore plus de fric aux capitalos. Signe des temps, les mots n'ont plus le sens qu'on leur a connu, ou sont dévoyés par ceux, qui fort de leur passage au pouvoir détiennent maintenant aussi celui du verbe. Quels révolutionnaires! agissant pour conforter la puissance des plus forts, ils n'ont de cesse d'encadrer et de contrôler tous ceux susceptibles de protester contre cet état de fait. Leur "révolution" n'est finalement qu'une galipette idéologique pour nous faire oublier la joie des grands renversements.

Mais ceux là ne sont pas les seuls à usurper le sens d'un mot porteur en d'autres temps d'espoir pour ceux qui souffrent. Vous n'êtes pas sans ignorer l'existence de partis "communistes révolutionnaires", en passe de devenir pour l'un "anticapitaliste". Ceux là aussi font parler d'eux, mais agissent de concert avec les tenants de l'ordre pour éviter une dérive de la foule en colère vers une destruction du système oppresseur. car bien sur, l'ennemi c'est l'homme libre, celui qui refusant de prier dans leurs chapelles ne s'en remet qu'à sa conscience doublée de la convergence d'intérêts qu'il pourrait trouver avec d'autres.

L'enjeu des révolutions, ce n'est plus le pouvoir, dont on a vu qu'il transformait les gentils organisateurs, au mieux en collabos d'un système, au pire en tyrans. la question aujourd'hui comme hier est : comment sortir de cette logique de pouvoir et faire vivre une démocratie digne de ce nom, sans représentants professionnels, et avec des objectifs vivants: améliorer notre sort à tous en empêchant que certains accaparent les ressources de tous. Mais il ne s'agit pas pour autant de ne pas être conscient des formidables forces que l'on peut dégager. L'oppression, si elle est subie par tous, n'est pas vécue par chacun de la même manière. Pas plus que la conscience que l'on peut avoir de son origine et de ses buts. Mais la violence sociale redevient identifiable. En Grèce, en France, on nous montre les flics transformés en machines impersonnelles à casser du manifestant, et les dernières évolutions de la technologie de la répression. L'éclairage est en général rassurant "braves gens, nous allons protéger vos biens contre les marginaux et les violents" Mais si ceux qui attaquent maintenant ces "biens ne sont plus des marginaux? Et si leur violence est une réponse à la violence sociale? La encore la théorie sécuritaire a une réponse: "terroristes". L'avantage de ce label, est de criminaliser à priori ceux qui en sont affublés, et de leur appliquer des lois d'exceptions votées en d'autres temps, mais qui se révèlent aujourd'hui opportunes quand il s'agit de faire silence sur ce qui se passe vraiment ici ou là.

Parce qu'on dirait vraiment qu'il s'agit d'éviter la contamination. L'Europe en feu à Athènes, ne doit surtout rien avoir à faire avec l'Europe en ébullition à Paris. Pourtant, là bas comme ici, le cauchemar du capitalisme apparait à tous de plus en plus tel qu'il est: ceux qui travaillent seront les vaches à lait, ceux qui profitent en seront les bénéficiaires.Plus que jamais l'internationale des capitalistes, si elle ne partage au fond que peu d'intérêts à première vue, montre le caractère de classe de nos sociétés. On possède ou on est possédé. Pas d'intérêts conciliables entre les uns et les autres.

Ceux qui ont échoué, ne sont pas les révolutionnaires, s'il y en eut, mais bien ceux qui au terme de mouvements de fond, ont décidé de se ranger aux vertus du système, et de nous en vanter les mérites. Ils ont même échoué à nous faire avaler cette potion, à persuader la poignée de radicaux que nous étions que "la violence c'est mal". Dans le contexte de la guerre sociale, ils sont à ranger dans le camp de ceux qui nous ont exploités. Et avec eux, ceux qui auront fait de la public relation avec la révolution.

lundi 1 décembre 2008

Régnez en paix maitres de mes deux

Il m'en aura fallu du temps pour me rappeler que "l'enfer c'est les autres". L non pas que je sois un sartrien, ni même un sartriste, je laisse ça aux philosophes de salon. Non, cette évidence doit sauter à la gueule de tous ceux qui font un jour ou l'autre une expérience collective. Association, syndicat, parti: les limites de la liberté d'un individu s'y trouvent plus vite que les limites de la soif de pouvoir de ceux qui savent naviguer dans ses eaux troubles. Même une expérience "libertaire", devient vite à la demande de ceux qu'un ordre naturel (entendons, librement consenti entre ceux qui le partagent) dérange ou qu'ils identifient comme du désordre, un retour à la case prison. Parce que c'est difficile, je veux bien le croire, de faire avec ce que d'autres ont dans la tête et dans le cœur, et que ça demande de ne pas se considérer tout le temps comme le centre. Mais nous vivons une époque difficile, ou l'ego est l'interlocuteur des marchands de soupe, et par là, toujours amplement exacerbé.

Les hommes (et les femmes) en deviennent autant de forteresses, qui des réseaux aux alliances partisanes, ne se conçoivent que comme les objets de partis pris trop souvent meurtriers. On croit être civilisés, mais qu'a-t-on de plus que les contemporains de la 1ère guerre mondiale (je veux dire intellectuellement)? la connaissance? mais pour en faire quoi? les moyens de communiquer? Alors pourquoi laisse-t-on trop souvent ses voisins sans défense face à la pauvreté, aux agressions,à la solitude...

Pire encore, pour moi qui suis un des ces "enfants de 68" comme aiment à les nommer les mediacrates, est de voir l'évolution des moeurs et des valeurs sociales: on régresse les enfants. De plus en plus, ceux qui ne trouvent aucune excuse au délit, qui sortent cette réalité de son contexte vivant pour fabriquer des "types" délinquants, justifiant ainsi le fichage généralisé et la chasse aux déviants, ont non seulement voix au chapitre mais accaparent ces moyens de communications, qui ne sont finalement que les outils des pouvoirs (economiques, politiques et intellectuels ). Je dis ça parce qu'on banalise le fait que des gens meurent de froid de nos jours, et que l'on trouve naturel que les solutions soient coercitives. Parce que plusieurs de mes amis sont morts seuls, dans la rue, ou dans leur maison de faim, que je suis passé très près de ça, et qu'on m'a souvent répondu "on ne meurt pas de faim de nos jours".

Et pourtant, un peu plus loin, des gens qui ne sont pas nos amis, mais tout de même nos semblables deviennent des chiffres d'une alarmante statistique: pendant cette journée que nous aurons vécu comme d'habitude, 24000 seront morts ... de faim. Et que font les organisations, celles en tout cas qui sont censées réfléchir à des solutions, mais surtout agir, contre cet état de fait? Elles laissent un système prédateur maintenir la mainmise des quelques uns les plus favorisés par la fortune, au détriment de tous les autres, victimes d'un véritable pillage. la prochaine fois j'essaierai d'être un peu drôle.